La construction des Castors a fait l'objet d'un ouvrage intitulé "La Chronique des Castors" à l'initiative de Hubert Gillan, fils de bâtisseur, dont voici quelques extraits :

L’AVENTURE DES CASTORS HÉRAULTAIS 

1. La création de la société Les Castors Héraultais et l’achat des terrains

Le 17 octobre 1950, se réunit à Montpellier, un groupe de volontaires, dans la mouvance de l’auto-construction de l’après-guerre désignée sous l’appellation de « phénomène Castors ». [...] L’objectif, dans cette période d’après-guerre marquée par la difficulté de trouver un logement à un prix abordable, est de mettre sur pied une initiative pour construire son propre logement. [...]

Le groupe se constitue en société « Les Castors Héraultais » le 30 mai 1952 [...] qui est une société anonyme coopérative à capital variable. [...] Celui-ci est fixé, lors de la déclaration de souscription le 16 juin 1952, à trois cent mille francs. [...]

La société acquiert alors un terrain de vignes de 20.065 m², chemin du Pioch de Boutonnet, propriété appelée Villa Saint-Paul, pour le prix de douze mille francs. [...] Il jouxte, la propriété du Sacré-Cœur, le chemin du Pioch de Boutonnet, la propriété privée Villa Joséphine. [...]

Le permis de bâtir est obtenu le 29 octobre 1953. [...]

La société fait l’acquisition d’un deuxième terrain de 36 ares les 20 novembre et 3 décembre 1954. Il est délimité par le chemin de la Justice, par le chemin du Pioch de Boutonnet et le chemin du Curat, traversé par l’allée des Mûriers. Cet achat porte à 48 le nombre de maisons. [...]

3. Aménagement avant les grands travaux 

Les aménagements préalables débutent à l’été 1952 par les vendanges de la vigne existante. [...] Pour l’arrachage des ceps de vigne, l’École nationale d’Agriculture prête un engin spécialisé. L’aménagement du terrain commence par son aplanissement avec utilisation d’un important engin de terrassement prêté par l’armée. [...] Pour l’évacuation des déblais de terrassement les « Chemins de fer de l’Hérault » ont prêté des rails et des petits wagonnets. [...]

4. Les premiers coups de pioche, le 24 septembre 1952 

Les grands travaux peuvent débuter. La partie la plus pénible est celle des travaux d’adduction de l’eau. [...] Il faut descendre jusqu’à 1,80 m de profondeur car à 1 m se trouve de la roche très dure. Devant la difficulté de creuser au pic et à la pelle, les Castors sont contraints de louer un marteau-piqueur. [...]

6. Construction des maisons

Le creusement des fondations se fait sur de 1,70 m de profondeur et 0,70 m de large.  [...] Les soubassements sont constitués de murs de 0,80 m de haut et 0,50 m de large. [...] Les murs extérieurs sont montés en agglos de 30 cm, les murs de soutènement en agglos de 11 cm et les cloisons en briques de 5 cm. [...]

Les achats de matériaux de construction sont groupés pour avoir le meilleur prix. [...]

On bâtit les maisons quatre par quatre et les Castors se déplacent en équipe. Quand les maisons sont finies, on procède à la mise en place des rues et des trottoirs. La construction se reporte ensuite au lotissement de l’allée des Mûriers. [...] Plus tard débuteront les travaux dits de « la quatrième équipe ». [...]

Le programme de construction se termine en 1959. Le 11 décembre 1962, il a été procédé à la dissolution et au partage de la société Les Castors Héraultais. [...] La société des Castors de l’Hérault rétrocède la voirie à la municipalité qui les baptise rue des Castors, rue des Écureuils et rue des Loutres. [...]  

8. L’esprit Castors 

La placette centrale, après destruction des deux logements provisoires, devient le lieu de la fête annuelle des Castors. [...] 

Durant des années, il y a eu une fête annuelle avec repas, radio-crochet et animation avec orchestre.[...] La tradition de la fête annuelle s’arrêta vers 1972, suite aux agissements d’énergumènes venus de l’Aiguelongue. Elle a repris, dans les années 2000, avec de belles réussites où l’on a compté jusqu’à une centaine de participants. [...]